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Le Blog de Fidèle Bwirhonde
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24 mai 2014

LUBUMBASHI - SOCIÉTÉ : MENDIER AVEC LE NOM DE DIEU EN BOUCHE, LA NOUVELLE MÉTHODE!

Depuis peu, ma ville me dépasse, ou c'est à peine que s'ouvrent mes yeux. Dans nos rues apparaissent une catégorie de personnes, forcement gentilles, avec une nouvelle forme de mendicité bien étonnante. On se réveille chaque matin convaincu que tout viendra de la providence, jusqu'à promettre de l'or à ses bambins. Alors on peut se permettre de se servir du nom de Dieu sinon de la Bible. Belle imagination, crois-je! Il y a de quoi parler de modernité, cette fois.

Mendicité dans nos rues! Photo: akwaba-ci.netOh, les pauvres, ces autres oubliés pour qui très peu de gens s’arrêtent, même pas ces démagogues devenus philanthropes, que dis-je, ces bienfaiteurs à grands cœurs. Ils ne méritent pas ce traitement, non. Ils sont déjà assez nombreux ces handicapés devenus  mendiants, par la force des choses, recroquevillés ici et là. Et ces valides mêlés aux va et vient urbains, avec enfants, s'ils sont aveugles ou âgés. Ou encore ces enfants, situation très attristante, obligés par le poids de la vie à mendier. C'est larmoyant!

Ça m'est arrivé plus d'une fois, même plus récemment. Je suis dans mes activités au centre-ville. A l'improviste subvient un monsieur, visiblement père de famille. Poliment, il m'arrête, me salue: « Dieu va te bénir, mon fils. Il suffit que tu m'aides, moi le pauvre de Dieu.   Je viens du quartier Golf, je vais à la commune Rwashi, longue distance pour mes pieds de vieillard, il me faut 500 francs, mon fils, pour mon transport. Dieu t'en donnera doublement. La Bible dit ... ». Très bavard il était, je devais l'interrompre. Je n'avais que 300 francs qu'il prit quand même. Il était bien obligé! Il avait trouvé un samaritain parce que quelques jours plus tard, il me croisait à nouveau avec la même histoire. J'en rencontre des gens comme ça dont le souvenir me perce le cœur.

Dieu dans sa bonté, se servir de lui pour mendier, en tout mensonge? Bien sûr, il faut bien voir le bout du tunnel chaque soir, mais faudrait-il trouver le bon moyen. Sans compter, ils oublient que tout le monde ne croit pas en Dieu et cela serait un mauvais coup en cas de rencontre avec un non chrétien voire un non croyant. Misère!

Scène mélancolique, oui, pour ainsi dire. C'est ainsi que survivent des milliers de foyers en R.D Congo, ce pays à la dérive. Peut-être qu'un bon capitaine à sa direction pourrait changer quelque chose dans la vie des citoyens, prisonniers des réalités de la vie dans leur propre pays. Dommage!

Une crainte me reste: Dieu nous crée-t-il pauvre, riche ou simplement avec les capacités nécessaires pour nous faire vivre? La Bible, parole de Dieu, dit qu'il est plus facile pour un éléphant de passer par le chas d'une aiguille qu'il ne l'est pour un riche d'entrer aux cieux. Dieu est-il alors un Dieu des pauvres, contre les riches? La réponse n'attend pas, c'est non. Pourtant les conditions de vie actuelles poussent à une mauvaise interprétation de ce passage biblique pour mendier.

Rappelons que le travail assure l'indépendance, dit-on. Un riche insensé sera-t-il jugé plus qu'un pauvre insensé, tous ayant été envoyés faire le bien, donner joie et amour au prochain? La richesse dont on parle ici est-elle spirituelle ou matérielle? En tout cas, à l'impossible nul n'est tenu, il fallait trouver une méthode qui passe mieux. Mais je les ai démasques, même je ne sais pas ne pas avoir pitié, surtout quand c'est un enfant qui conduit un aveugle! ©fideleblog.canalblog.com

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