FEMME CONGOLAISE, FEMME MEURTRIE! Un poème pour toi ma congolaise...
A l'occasion de la clôture du mois de mars, dédié à la femme... Une de mes pensées pour et sur la femme congolaise couchée dans ce poème. Un appel à la prise de conscience et à la revendication des droits humains leur reconnus. Assez crier, maintenant, action. Elle souffre, c'est vrai, mais elle n'est pas la seule victime qui a besoin de consolation. D'ailleurs, elle aussi se trouve par moment actrice ou complice dans des guerres contre ses compatriotes. Dommage!!
Femme congolaise, femme ma mère,
Toi mère et nourricière des nations de la terre
Aujourd’hui ta vie au Congo est amère
Parce que tu es ciblée, "victimisée" par les guerres.
Femme congolaise, femme proie,
Ils ont vécu en toi, avec toi et survécu grâce à toi
Mais aujourd’hui, ils se retournent contre toi
Toi qui leur as tout donné, même en désarroi.
Oh ! Ma mère, femme fragilisée, mère désorientée,
J’ai vu avec toi commencer ces guerres sans équité
Aujourd’hui loin de toi, je t’ai abandonnée dans ta singularité
Mais jamais, ton amour intemporel, je ne l’oublierai.
Femme congolaise, femme du Kivu,
Tu es la fillette dans la rue, l’élève en classe, l’étudiante à l’université, l’espoir de chez-nous
C’est toi ma mère, ma femme, ma fille, ma sœur, mon amie, ma confidente à genou
Tu es partout maman, même dans le vide tu vis !
Femme congolaise, femme torturée,
Alors qu’ailleurs, une femme violée est une nation ébranlée
Chez-toi, ton pays retrouve son quotidien, quand tu es violée
Te torturer, te déporter, te violer, te tuer, c’est l’anormal auquel on dit "Amen".
Femme congolaise, autrefois femme intrépide,
Le temps coule, le temps a passé, et te voici aujourd’hui moribonde
Retenue par l’espoir utopique qu’un jour se réécrira ton histoire aujourd’hui morbide
Vois-tu, maman, comme le temps passe, rien n’attend, rien ne reste.
Femme congolaise, femme de la guerre,
J’ai vu ton sang couler, tes larmes verser comme naguère
Je t’ai vue dépouiller de tout, de ta famille, sauf de ton amour
Mais toi, maman, qu’as-tu vu de ce détour!
Femme congolaise, femme du Kabilisme,
Pourquoi restes-tu sans voix, si silencieuse dans cet humanisme
Ta force n’est pas seulement ménagère, maman
Tu es une intelligence, une lumière, pas seulement une beauté, maman.
Femme congolaise, femme de mon temps,
Ton temps d’hier n’est plus, mais aujourd’hui c’est aussi ton temps
Tu penses avoir assez fait, oui, mais des actions il t’en faut encore tant
Le retard ne se rattrape pas, mais pour t’engager, il est encore temps.
Femme congolaise, femme anéantie,
Regarde comme ton silence te ralentit
Dans ton élan vêt d’ambitions assombries
Par ta foi en ces discours fallacieux et obscurcies.
Femme parlementaire, femme politique,
Lève ton doigt dans vos assemblées costumées aux allures romantiques
A travers les brouillards de ta survie, avance malgré leurs décisions despotiques
Lance ton débat, car ta voix compte sous ce maquillage démocratique.
Femme de guerre, femme ma vie,
Voici encore se lève un soleil doré
Sur les sentiers ombrageux de ta vie décolorée,
Vois aussi comme persiste ce brouillard sur ton incertitude à redorer.
Femme congolaise, femme légère,
Tu n’es hélas pas seule victime de cette inhumaine humiliation
D’ailleurs, toi aussi tu es devenue actrice de cette perdition
Il est donc révolu le temps des lamentations
Maintenant, maman, action ! ©fideleblog.canalblog.com