UNIVERSITE DE LUBUMBASHI, DES ETUDIANTS A RISQUE : LA LIBERTE DE FAINEANTER!
L’Université de Lubumbashi est la deuxième plus grande de la R.D. Congo, après Kinshasa. Son parcours parle pourtant d’un passé élogieux qui a construit sa personnalité d’aujourd’hui. Sa taille est imposante, mais depuis quelques années, ses produits s’imposent difficilement sur le marché de l’emploi. Je suis étudiant à l’Université de Lubumbashi, en dernière année en Journalisme. J’ai peur de subir les conséquences de cet article, mais prends le risque. J’y suis depuis cinq ans déjà et bientôt j’en sors fier de mes acquis. Mais mon parcours a connu des histoires que je viens vous raconter. J’ai vu des collègues se détourner de leurs missions et objectifs et verser dans les antivaleurs pour passer d’une année à l’autre. Certains ne peuvent nullement être fiers de leurs diplômes. Se prévaloir étudiants ou anciens d’université, ils savent le faire, mais parler de leurs parcours aux autres leur est souvent impossible. Savez-vous pourquoi? Sans vantardise ni mépris, mais avec choc et regret, je vous raconte ce que vis et vois. Mon cri du cœur…
Il m’est de grande tristesse et peine quand je regarde certains étudiants de l’UNILU travailler. C’est déplorable. Oui, je reconnais les capacités, les qualités et la volonté de travailler. Mais chez les autres, c’est malheureux. Peu sont véritablement étudiants. Dans certaines facultés, le plus grand nombre d’entre eux n’assistent que rarement aux cours, caractérisés par les absences. Certains autres ne viennent aux cours que pour la présence, sans parfois assister à une séance entière. Pire encore, certains finissent tout un cycle sans n’avoir jamais lu un seul ouvrage, sans avoir effectué un stage de professionnalisation, et sans avoir élaboré seuls leurs travaux de fin de cycle. Dans la plupart des cas, les responsables de facultés ne sont au courant de rien, mais certains enseignants couvrent cette pratique. Pour certains étudiants, leurs camarades sont aussi leurs mercenaires qui présentent pour eux certaines épreuves et écrivent pour eux les travaux de fin de cycle. D’autres encore ayant été longtemps absents aux cours et ne voulant pas s’humilier, vont chercher des travaux écrits ultérieurement dans d’autres institutions ou même dans leurs facultés, ils le modifient à peine et les présentent comme tels. Et ils réussissent. C’est le même cas pour les rapports de stage qui sont présentés même par des étudiants qui n’ont effectué aucun stage. Dois-je vous parler de la corruption qui fait la vie de ces étudiants buissonniers! Ainsi s’hypothèque l’avenir de toute une génération. C’est ça que je vis et vois depuis cinq ans, et c’est encore vérifiable.
J’ai aujourd’hui à peine quelques amis étudiants de ma faculté à cause de ma vision différente de chose. Nombreux me trouvent orgueilleux, mais c’est une question de logique, d’objectif et de personnalité. Chacun sait où il va et ce qu’il cherche. Je supporte mal que ceux qui s’investissent pour réussir valablement se trouvent ranger sans distinction sur la même ligne que ces friands des faveurs.
Les filles sont les plus concernées par ce système. Se plaire de payer les académiques, c’est suffisant pour certains. Mais bizarrement, tous les impliqués réussissent chaque année souvent avant les plus actifs, mais pas tous. Nous qui fouillons des bibliothèques, lisons nos notes, suivons les cours et écrivons nos travaux seuls péniblement nos travaux pour mériter nos résultats, ces malins nous disent souvent : « C’est de l’orgueil et la pauvreté. Est-ce vous qui allez changer le système? De toute façon, on réussira ensemble. »
L’UNILU n’est pas la seule à connaître ce problème, la plupart des écoles supérieures et des universités de la ville de Lubumbashi et de toute la R.D. Congo en savent quelque chose. Par ci par là, vous trouverez des étudiants qui n’ont jamais rien fait d’eux-mêmes, pas même un examen complet. Mais alors, quid de l’avenir du pas si on considère que la jeunesse est l’avenir d’une société. Cette jeunesse qui ne compte que sur ses études pour n avenir assurer, s’investit pourtant trop peu dans sa formation. Que folie et drôle de rêve si quelqu’un qui ne sait prendre soin de sa propre personnalité peut prétendre gérer autrui. C’est dommage et déplorable pour mon pays... ©fideleblog.canalblog.com