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Le Blog de Fidèle Bwirhonde
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25 décembre 2015

Lubumbashi - RD Congo : Quand un Quartier s'installe dans la Rue!

On se croirait sur une scène de tournage ou un montage pour une quelconque représentation, mais non! C'est plutôt devant un vrai bureau d'un vrai quartier de la ville de Lubumbashi. Les priorités sont ailleurs. Autrefois dans l'enceinte d'un imposant bâtiment d'un complexe scolaire de la place, le bureau du quartier Kiwele n'a plus de place que dans une de ses rues. Et comme si cela était moindre, c'est à coté d'une morgue, celle des cliniques universitaires de Lubumbashi, et devant une école, que l'espace s'est montré dégagé. Heureusement, le ridicule ne tue pas.

Quartier KIWELE, Lubumbashi, RD Congo *Photo: Didier MAKAL

- Une aventure de vrai mauvais gout!

Vous ne rêvez pas! Loin de toute situation maccabre, la réalité est pourtant choquante. Les patriotes n'en croient pas leurs yeux, les habitants de ce beau quartier eux se sentent rabaissés. Et le comble c'est que c'est dans un container que désormais leur quartier (Kiwele) fonctionne et c'est certainement pour longtemps. Faut-il faire noter que ce container est tout à fait ordinaire, sans aménagement particulier. Et on regard de son emplacement, l'on peut se demander si le fameux bureau sera vider chaque jour de certains documents. «Ça c'est nous ramener à la base! Ceci peut-il constituer un bureau dans une ville comme la nôtre? Non, je crois que nos dirigeants ne sont pas encore assez faits humilier par leurs choix toujours incompris. ... Ils n'ont même pas pris la peine de nous informent du nouvel emplacement de notre bureau!», se lamentait un soûlard apparemment conscient, qui pourtant se soulageait sur le paroi de ce fameux bureau. A son compagnon de reppliquer avec moqueries : « Ils ne l'ont pas fait (c'est-à-dire les informer) puisqu'ils se sont déjà assez insultés de le placer dans la rue. Et puis, qui ne le verra pas ici? C'est bien placer pour la visibilité... Il suffira qu'on vienne retirer la dépouille de son proche de la morgue ou que quelqu'un vienne chercher son enfant dans cette école... C'est plus facile à reperer, non!?» Alors, franchement rien à ajouter...

- Quand la tradition se perpétue!

La musique est connue! En effet, il y a quelques mois nous réalisions une interview avec le chef d'un autre quartier de Lubumbashi dénommé Lido (lit d'eaux, à l'origine) au sujet de l'état de son bureau, s'il en est un. Sans surprise, ce quartier récemment loti avec une architecture relativement moderne, n'a pas de place pour son chef, sinon aussi dans un container. L'aération y est d'or, le confort n'y existe pas, mais c'est un bureau dans une ville.

Rentrant dans la tradition de notre administration, l'on constate que le ridicule est devenue une vie. En effet, si pour certains services et entités les bureaux sont établis en architectures maçonnées, ils n'en demeurent pas moins invraisemblables. Des meubles de rien du tout, parfois de vieilleries bonnes pour la poubelle si les musées n'en veulent pas. Des toits qui suintent, des portes sans serrures, des fenêtres sans vitres, bref presque tout à l'opposé des imaginaires. Presque tout car c'est parfois seul le chef qui a un siège confortable, si pas tout le local qu'il occupe seulement. Pendant ce temps, sans souci pour l'environnement de son milieu de travail, cet employé de l'Etat dans cet environnement presque pourri vient du jour le jour au servie en 4X4 privée(s), avec une maison familiale au confort standard. C'est très facilement qu'ils reçoivent leurs visiteurs de marque et partenaires dans un hôtel. Des dépenses gratuites qui pourtant serviraient au confort de leurs bureaux qu'à la fuite de capitaux. Mais bon, la situation ne sera pas bientôt résolue quand on sait certains services ne sont même pas localisables.

Dans un pays où le concept « modernisation » est plus populaire que certains dirigeants, c'est tout de même inconcevable une telle situation, mais la réalité demeure. Combien de mandats pour combien de présidents encore pour que les choses changent? Bien entendu, il n'en est point besoin, il est plutôt question de volonté, de conscience professionnelle mais bien plus de patriotisme. Tant que corruption et fraude demeureront les caractéristique des services publics, l'égoïsme aussi comme force de certaines autorités qui pensent que le pays n'est habité que par elles, on attendra encore très longtemps. L'on s’interrogera cependant: s'il en est ainsi dans une ville, qu'en est-il dans les villages? Honnêtement, là l'Etat n'existe pas. Certaines personnalités y sont nommés au service public me ne s'y rendent jamais, autant que certains gouvernants n'y sont connus que de nom. Alors pourquoi ou pour qui un bureau… Honte! ©Fidèle BWIRHONDE ©fideleblog.canalblog.com

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