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Le Blog de Fidèle Bwirhonde
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11 février 2015

LIMITATION DE L’ACCÈS AUX RÉSEAUX SOCIAUX EN RDC : ET SI C'ÉTAIT NÉCESSAIRE ?

Les autorités congolaises n'avaient pas que tort, du moins au départ. C'était facile de sauter sur l'occasion et parler d'un gouvernement anti Droits de l'homme, après la suspension de l'accès à l’internet puis aux réseaux sociaux sur le territoire congolais (RDC). Comme moi, nombreux ont été victimes de la décision mais trop peu d'entre nous ont voulu comprendre la nécessité qui s'imposait. Il nous fallait à tout prix Facebook, Twitter, LinkedIn,... pour partager photos et vidéos dont nous-mêmes nous n'étions pas auteurs au sujet des manifestations du 19 au 22 janvier à Kinshasa et ailleurs au pays. Et comme moi, nombreux sont tombés dans ce piège. Mais après mes coups de gueules et déceptions (fruits de l'incompréhension),  j'ai repensé la réalité au-delà du sensationnel et de la colère.

SocialMediaInternet *Ph : people.ucsc.eduJe ne suis pas fier de moi et certaines sources ne sont plus de foi pour moi. On ne peut pas s'empêcher de se tromper, mais on peut choisir de nager à contre courant même après un mauvais jugement, on peut choisir le rachat. J'en suis là, en effet. Sur le site de France24, une télévision français, j'ai découvert une analyse qui m'a fait réfléchir et reconsidérer ma vision. Mes confrères de France24 démontrent comment de bonnes images ont été faussement utilisées pour illustrer la répression policière à Kinshasa (RDC), notamment le 19 janvier 2015. Des captures d'une série-télé, des photos du Burkina-Faso, Seychelles,… ont nourri la toile comme venant de la RDC. OUI, je m'en doutais à un certain niveau mais certaines images étaient faciles à prendre pour authentiques vu la situation et la tension. L’opposition politique congolaise et des personnes excédées par certaines attitudes politiques ont trouvé là l'occasion d’intoxiquer la masse. Je n'ai pas trainé à mordre, autant que la RFI et autres.

Sûrement, l'intention devait être de nuire au semblant de stabilité que le pays retrouvait à pas de tortue à cause du type de politique qui nous imposée. Nous étions tous aveuglés, touchés par le sentiment d'être trahis, meurtris par ceux qui ont le devoir de nous protéger. On a vu des images nous tomber dessus à chaque seconde sur les réseaux sociaux comme pour nous lier à l'événement. C'est comme cela que le sensationnel l'a emporté sur le rationnel, hélas.

Il fallait arrêter l'hémorragie, d'où la suspension de l'accès aux réseaux sociaux, entre autres. Lambert MENDE, porte-parole du gouvernement congolais a montré mille et une raisons, parfois mal présentées ou avec de mauvais mots, mais il n'avait pas que tort. Nombreux voulaient simplement diaboliser la RDC et régler les comptes à certains dirigeants, tout à poussant à la révolte le peuple, on dirait un hameçon.  Cependant, je pense tout de même que la suspension de l'accès à internet ou aux réseaux sociaux ne devait pas dépasser le temps des manifestations. La décision a porté sur une période trop longue par rapport à la fin des troubles. Et avec la réouverture définitive de l'accès aux réseaux sociaux, je crains le pire.

Je sais que le gouvernement pouvait choisir une autre voie plus simple de défendre les images qui circulaient, mais la situation imposait peut-être l'urgence et la raison avait laissé la place à l'émotion, puis l’extrême. Je comprends aussi que la communauté internationale, comme moi d'ailleurs, se soit rangée du coté du peuple, mais nous avons tous été quelque peu incompréhensifs voire hâtifs.

En effet, ne serait-il pas injuste d'utiliser les images de Charlie Hebdo (France), de la tour jumelle (USA), de Ouagadougou (Burkina-Faso),... pour, non pas illustrer, mais prétendre faire vivre un massacre civile en direct d'un autre lieu donné ? C'est clair qu'il y avait des morts à Kinshasa, mais certaines images étaient fausses quant à ce. J'avais réussi à en détecter quelques unes, mais pas toutes, au point de les partager aussi, avec commentaires alléchants.

Aujourd’hui, je regrette certains de mes choix et je m'excuse auprès de mes lecteurs qui auraient aussi constaté cela sur mon blog. Merci à France24 qui m'a davantage ouvert les yeux. ©Fidèle BWIRHONDE  ©fideleblog.canalblog.com

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Commentaires
B
Merci Didier, je viens de publier un article ou je présente une nouvelle position quant à ce, celui-ci même que vous avez commenté.<br /> <br /> En effet, j'en conviens que les méthodes utilisées ne sont pas toujours convenables et c'est la conséquence du type des mentalités déjà cultivées en RDC. Je crains le pire comme je l'ai indiqué dans cet article, et cela me pousse à croire qu'on pouvait trouver une voie mieux indiquée pour contenir les images qui ont circulé. Cependant, je me dis que l’État n'a pas pris le temps d'y penser, d'où nos plaintes populaires. Je reste convaincu que quelque part, ils avaient raison dans leur décision, mais ça a beaucoup duré que l'on ne savait plus lier la décision à l'événement lui-même. C'est là qu'ils ont péché contre le peuple. Merci pour le clin d’œil
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D
Il est vrai que l'Etat a la mission, le devoir, l'obligation de faire de sorte que l'ordre perturbé revienne. n'importe qui, même les opposants actuels, auraient cherché à remettre cet ordre. mais le problème demeure la manière de le faire. on agit comme si réellement internet, les réseaux sociaux, dictaient des comportements aux citoyens sans jugeote et qui de facto, exécutent! Non. Je suis de l'avis que l'usage de ces réseaux est à redéfinir, à orienter, à éduquer. c'est là le problème quand on entre dans ce monde sans planification, sans préparation. tout donne à croire qu'il n'y a pas de politique publique bien définie sur les TIC. conséquence, le désordre. ce que je crois c'est que l'Etat doit mettre de l'ordre dans le secteur. surtout, apprendre aux citoyens à être responsables de leurs actes. mais couper la communication au motif que l'on veut gérer une situation ou l'étouffer, ça c'est contre productif et peu efficace. car en effet, malgré tout, les informations sont sorties de RDC et sont arrivées en Occident où l'on ne voulait pas du tout qu'elles arrivent.
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